L’OMS considère aujourd’hui le Coronavirus comme une « Urgence internationale ». Cette actualité peut conduire à s’interroger sur l’incidence de certains événements globaux pour évaluer une entreprise.

La survenance d’une contagion significative telle que celle que nous connaissons actuellement avec le Coronavirus justifie de porter une attention particulière sur le sujet.

Nous pouvons distinguer deux situations :

1/Les cas directs

Les cas à envisager son nombreux pour les entreprises françaises :

-L’entreprise a une partie significative de ses clients dans une zone infectée : il s’agit par exemple d’une marque avec une activité significative en Chine qui voit ses ventes diminuer significativement à la suite du virus.

-L’entreprise est sous traitante d’une société qui a une activité significative dans une zone infectée.

-L’entreprise a des fournisseurs ou certaines de ses usines dans une zone infectée.

-L’entreprise est locale mais avec une activité significative réalisée avec des individus en provenance de la zone infectée ou en raison de l’annonce de personne infectée dans une zone géographique particulière. Ce cas vise notamment l’activité touristique.

La difficulté sera alors d’apprécier la baisse des volumes dans le temps mais aussi sur quelle durée les effets du virus auront une incidence. Les effets du coronavirus se traduisent directement dans les flux de trésorerie de l’entreprise. Une approche type DCF permettra d’envisager plusieurs scénarios (efficacité des traitements, délai de mise en place d’un vaccin, etc.).

Ces cas ne sont pas négligeables pour les sociétés françaises puisque de nombreuses activités sont exportatrices en Chine (Luxe, Automobile, etc.) ou utilisent des matières premières ou biens achetés en Chine (composants électroniques, textiles, etc.). De plus, la France a une activité touristique significative.

Il est à noter aussi que certaines activités peuvent profiter de ce tragique événement, notamment dans le domaine sanitaire (fabricants et vendeurs de masques, fabricants et vendeurs d’appareils de traitement des déchets médicaux hautement contagieux, etc.).

2/Les cas indirects

Dans certains cas, l’activité n’est pas directement affectée par cette crise sanitaire ou tout du moins non identifiable à un instant donné.

Cela ne signifie pas que l’incidence du Coronavirus est neutre. En effet, l’incidence pourra être indirecte par l’effet de la prise en compte de données de marché (niveau des multiples, paramètres du taux d’actualisation comme la prime de risque de marché, puisque les marchés sont supposés prendre en compte les effets de cet événement). Toutefois, l’impact (général) apparaît à ce jour limité (cela suppose que les marchés anticipent un arrêt de la propagation de ce virus à court terme) ; espérons qu’il le reste !

Dans certains cas, l’incidence est indirecte et soudaine. Citons le cas par exemple du salon mondial de la téléphonie mobile (MWC 2020 organisé à Barcelone), annulé 10 jours avant l’ouverture de l’événement. Les conséquences sont significatives pour la société organisatrice et ses fournisseurs, mais aussi pour le commerce, la restauration et l’hôtellerie, les transports, etc. Nombreux sont les acteurs de cet événement qui n’ont probablement pas anticipé les effets du Coronavirus sur leurs activités. Nous pouvons imaginer un propriétaire d’une PME locale, fournisseur de ce salon, qui envisage une cession de sa société à un certain prix ; il est probable que le prix soit révisé à la baisse ou que son projet soit reporté, ou même annulé.

Les effets collatéraux risquent aussi de se multiplier tant que la propagation du coronavirus se poursuit. Dans ce contexte, l’évaluateur devra être attentif à l’incidence du Coronavirus pour certaines activités exposées.